Découvrez les portraits des clowns professionnels qui font notre réseau.
Aujourd’hui, rencontrez Andrea CARO GOMEZ, comédienne et chargée de développement pour la Compagnie du Bout du Nez, à Moissac.
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« Ce qui m’intéresse dans le clown, c’est le moment présent, l’échange, la rencontre. »
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Un parcours culturel, un engagement social.
La parcours d’Andrea débute en Colombie où elle grandit et fait des études de communication sociale. Particulièrement intéressée par la culture, l’art et la littérature française, c’est naturellement qu’elle s’installe en France, en 2001.
Pendant 18 ans, Andrea travaille dans le monde de la culture, en Occitanie. Elle s’engage dans des projets à fort ancrage culturel, politique et social : Jusqu’en 2009 , Andrea est responsable de communication culturelle pour Emmaüs ; en 2010, elle travaille pour le projet Sol-Violette, une initiative solidaire et citoyenne de monnaie locale, à Toulouse.
C’est dans le cadre d’un festival Emmaüs qu’elle rencontre Gilles Padié, comédien-clown et directeur de la Compagnie du Bout du Nez, en 2005.
En 2008, Andrea est confrontée à la disparition de son compagnon. Un événement tragique qui va questionner son rapport à la mort et au milieu hospitalier, ré-interrogeant son parcours de vie et lui insuffler le besoin d’affirmer son “moi profond”. Cet élan de vie, elle l’exprime en décidant de rejoindre les clowns hospitaliers professionnels de la Cie du Bout du Nez, d’abord en tant que chargée de développement.
L’imaginaire au service du réel.
Avec ce nouveau rôle, Andrea est baignée dans l’univers du clown hospitalier. Son expérience au sein de la Compagnie du Bout du Nez est teintée de rencontres, humaines et artistiques, qui vont la mener sur des chemins de questionnements quant à sa propre vocation. Elle souhaite mener plus loin son engagement social et culturel, et voit dans l’imaginaire que propose le clown hospitalier, la possibilité de soulager des problèmes bien réels. Les bienfaits des interventions des clowns en milieu de soin sont aujourd’hui démontrés.
« Dans le clown, on retrouve l’incarnation des utopies, du rêve, de la poésie, et un profond pari du temps présent. »
Andrea se forme donc, en parallèle de son rôle de chargée de développement, à l’art clownesque, au Bataclown et auprès d’autres formateurs. Son projet émerge au fil de ces formations.
Mais intervenir auprès de publics spécifiques requiert des formations spécifiques : elle complète son parcours de formations continues, sur l’intervention en soins palliatifs entre autres… La plupart de ces formations sont dispensées par des formateurs et formatrices issus d’associations du réseau fédéral.
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La Fédération, un espace d’échange essentiel.
La Compagnie du Bout du Nez est membre de la Fédération Française des Associations de Clowns Hospitaliers depuis 2013. La Fédération offre un espace de dialogue et une intégration à un réseau associatif de portée nationale.
Pour Andrea, le réseau fédéral permet ce temps de recul et de réflexion collective nécessaire à ce métier qu’elle apprend. En échangeant avec d’autres adhérents, aux profils variés mais respectant le même gage de qualité et défendant la même éthique du métier, Andrea peut requestionner et perfectionner sa pratique.
5 bonnes raisons de nous rejoindre
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La rencontre avec les autres, et avec soi.
« Devenir clown, c’est prendre des risques et assumer de se mettre en fragilité, tout en cherchant à devenir un meilleur clown, et par extension un meilleur être humain. Devenir clown, c’est s’améliorer dans son art et dans son humanité.” »
Si en intervention, le clown fait du théâtre d’improvisation, c’est pourtant un métier qui ne s’improvise pas ! Il nécessitera trois ans de travail et de formations à Andrea pour rendre “Frisson”, son clown, réaliste et convaincant avant de faire ses premiers pas en milieu de soin. Aujourd’hui, et depuis un an, Andrea est comédienne-clown professionnelle au sein de la Compagnie du Bout du Nez. Elle intervient régulièrement, et toujours en duo, dans des EHPAD, USLD, UP, MARPAS, centre sociaux d’Occitanie…
Questionnée quant aux rencontres avec les bénéficiaires de ces interventions, Andrea nous confie que la question la plus centrale dans ces rencontres est, pour elle, la question de la temporalité. Le clown invoque le temps présent, et un éphémère qui va pourtant perdurer : « Quand on quitte une chambre, une émotion va nous suivre. (…) On est modifié par cette rencontre, en tant qu’artiste et en tant que personne. ».
Elle évoque l’exigence de cet art et tout ce que l’artistique va toucher en elle : la raison, le cœur, le corps, autant de choses qui rendent le métier de clown hospitalier unique en son genre.